mercredi 18 juillet 2012

Un sentiment de sécurité (1)


Qu'est-ce pour vous que la sécurité? Hé bien si par exemple, vous assistez à un évènement sportif, ça se résume au fait que les athlètes puissent performer et que les spectateurs puissent y assister, sans risquer de se faire agresser, détrousser, tabasser, prendre en otage, assassiner ou exploser.

La sécurité, dans un monde démocratique et dans un pays en paix, est censée être assurée par les services de l'État : police et gendarmerie. Les spectateurs, les sportifs et le personnel qui assure l'intendance paient des impôts qui serviront à payer le salaire des braves flics et pandores. C'est à ça que sert l'impôt, c'est à ça que sert l'État, dans un monde démocratique et un pays en paix.

Mais laissons ces détails, l'important est ailleurs.

Si vous voulez organiser un évènement mondain dans un pays en guerre, - et je suis vraiment désolée de détruire aussi brutalement vos illusions, - rien ne peut garantir votre sécurité. L'armée est trop occupée sur le front et les frontières, et la police n'est pas équipée pour ce genre de problème. Rien ne dit que l'ennemi ne va pas choisir ce moment, précisément, pour pratiquer une frappe chirurgicale en vous balançant une bombe intelligente sur le stade.

Il se fait justement que l'Angleterre est un pays en guerre. Ses troupes font parties de la coalition qui en Afghanistan pratique régulièrement des frappes chirurgicales en balançant des bombes intelligentes qui ciblent de préférence des évènements mondains comme des fêtes de mariage. Pour une raison qui m'échappe mais qui a sûrement sa propre logique(1), l'Angleterre supporte mal l'idée que les Afghans puissent lui rendre la pareille en faisant exploser, je ne sais pas, au hasard, un stade olympique plein de monde par exemple.

Je comprends, notez. Si j'étais une athlète de haut niveau, ou une spectatrice enthousiaste, voire même une simple larbine engagée à bas prix pour assurer l'intendance, logée dans des baraquements insalubres et sinistres (c'est déjà mieux que sous un pont), je n'apprécierais pas non plus d'exploser en plein milieu d'une joyeuse réunion. Pas plus que si j'étais une jeune mariée afghane.

Mais laissons ces détails, l'important est ailleurs.

(1) Non parce que la guerre, c'est un peu comme le foot : chaque camp essaie de mettre un maximum de balles dans celui de l'adversaire. A la fin, celui qui a pris le plus de balles à perdu. Au foot, l'adversaire a le droit de répliquer. A la guerre, non, ou alors c'est très mal vu. 

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