jeudi 26 juillet 2012

Dans la forêt

La forêt lunaire, entre ombre et lumière, recèle des magies, livre des trésors qu'il faut inventer.

Une source où verdit la belle Angélique, le lys des marais (Acorus calamus),


 puis l'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), qui soigne la fièvre et le foie,


et l'épilobe hirsute (Epilobium hirsutum), Hierba de San Antonio, Garofanino d'acqua.


Un ruisseau roux sinue entre le côté clair et le côté obscur.


Un chemin étrange, une faille ombreuse où se cachent les elfes, un chasme pour lutins, une tonnelle de sauvages.


Une taupe pétrifiée, ou un buste de taupe taillé par les nains des sous-bois.


Les ronciers (Rubus fruticosus) sont en fleurs, à l'automne on fera vendange et grande ripaille de mûres. 


La pluie de la semaine dernière a fait des miroirs dans la boue. Et au fond de la flaque, comme en un lac aux dames, on perçoit le reflet d'un monde inversé, de l'autre monde, celui des faées. Quelle sorte de fée, quelle dame en guenille peut enchanter les flaques?


Une petite mare peu profonde, couverte de mousse, prend des airs d'abstraction conceptuelle. Ici doit vivre une dame verte. Elle étale ses couleurs à la manière de Klimt.


Une étrangeté géologique, une ornière de sable clair tracée dans l'humus noir. Le sable qui couvrait le sentier en amont a coulé, porté par l'eau de pluie qui ruisselle jusqu'à remplir l'ornière. Ce n'est que l'une des magies secrètes qui président au destin des sols.


Celui-ci n'est peut-être qu'un petit agaric. Mais qui n'en sais pas plus ne s'y risquera pas. La lépiote brune a de ces ruses...


En fin d'après-midi, la chaleur se dissipe, une petite-biche (Dorcus parallelopipedus) se risque sur le sable.


Le crépuscule approche, la forêt d'or se pare.
Au milieu coule une rivière,


et se dresse un grand saule tout brillant de soleil.





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