mardi 17 juillet 2012

Il pleut sur la ville


Été pourri, moisi, mouillé.
Orages et pluies, nuages et vent.
On n'est pas gâtés cette année.
Et pourtant, pourtant la pluie,
la pluie qui chante et qui danse,
La pluie fraîche au vent qui l'enchante,
Elle peut émerveiller lorsqu'un Rêveur la chante.



Si la pluie vous rend morose, mettez ces vers en musique, chantez-les pour vous-même en courant sous les gouttes.

Cadeau des poètes d'antan.

Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.
(Emile Verhaeren, La Pluie)

Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel ;
L’averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel.
(Henri de Regnier, Le jardin mouillé)

Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d'eau.
(Sully Prud'homme, Pluie)

La pluie fine a mouillé toutes choses, très doucement, et en silence.
Il pleut encore un peu. Je vais sortir sous les arbres.
Pieds nus, pour ne pas tacher mes chaussures.
(Pierre Louÿs, La pluie)

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
(Paul Verlaine, Il pleure dans mon cœur)

La pluie continue à mouiller le fleuve,
Le ciel pleut sans but, sans que rien l’émeuve.
(Jules Laforgues, La pluie)

Il pleut sur la mer, lentement :
La mer crépite sous la pluie ;
Le ciel gris tombe en s'endormant
Vers la mer grise qui s'ennuie.
(Edmond Haraucourt, Il pleut sur la mer)

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